Il n’y a pas à dire : manger des plats transformés, tout préparés ou encore des petites gourmandises en sachet, ça dépanne bien surtout lorsque l’on est très occupé. En revanche, en manger tous les jours, là, ça devient un peu plus compliqué … D’où la naissance du Nutri-score arrivé dans nos supermarchés en 2018.
Le Nutri-score c’est quoi ? Est-ce obligatoire ?
Le Nutri-score est un pictogramme qui indique si le produit transformé est sain ou pas. Classé de A jusqu’à E cette étiquette a pour vocation de faciliter la lecture des fiches produits souvent illisibles ou incompréhensibles pour le consommateur. C’est en fait un résumé de ses ingrédients, valeurs nutritionnelles, kcal pour environ 100 grammes de produit.
Mais alors, qu’est-ce que cela change concrètement pour le consommateur ? Le Nutri-score va apporter de l’éclairage sur ce que l’on achète, c’est une démarche d’engagement. De plus, cela oblige les industriels de l’agroalimentaire à être plus transparents et à les inciter à proposer aux consommateurs des produits de meilleure qualité.
Le Nutri-score est une grande avancée pour plusieurs raisons :
- Tout d’abord il permet de mettre en évidence les taux de sucre ou de sel, souvent passés au second plan.
- Ensuite, il permet de mieux impliquer le consommateur dans une démarche healthy.
- Et enfin, il impose aux marques de l’agroalimentaire, une plus grande transparence.
Mais attention : ce Nutri-score n’est pas obligatoire. Ce sont les fabricants des produits qui décident de l’ajouter ou pas, et c’est là que cette mesure devient problématique pour certains. Prenons l’exemple de Nutella : un produit de consommation de masse, qui est apprécié par beaucoup de monde. A-t-il intérêt à déposer l’étiquette Nutri-score ? Non. Vous voulez savoir pourquoi ? Et bien parce que la note de Nutella au Nutri-score est E à cause de :
- 31,6 g de matières grasses / lipides
- 11 g d’acides gras saturés
- 56,8 g de sucres
- Huile de palme
- Niveau de transformation 4 (le plus élevé, classification NOVA) : produit alimentaire ultra-transformé.
Tout cela pour seulement 100g … (Source Linternaute). Alors oui, certains industriels n’ont pas intérêt à le mettre, mais beaucoup de marques et de distributeurs tels que Auchan, Carrefour, la chaîne U, Leclerc et Intermarché commencent à jouer le jeu.
Nutri-score contre les industriels
Le Nutri-score n’étant pas encore obligatoire mais apprécié des consommateurs. Les grands industriels ont donc décidé de contourner le “problème” en inventant leur propre scoring nutritionnel « Evolved Nutrition Label », en aménageant les notions à leur avantage pour que leurs produits paraissent bons pour la santé, par exemple en réduisant l’échantillonnage de 100 g à 30 g. De fait, le taux de sucre pour une canette de soda devient bien moindre que dans une grande bouteille.
Adopté par Nestlé, Unilever, PepsiCo etc. …, cette pratique vivement critiquée à été abandonnée pour laisser place à une décision judiciaire forte qui se traduit par l’adoption du Nutri-score. En revanche, le problème se pose sur la question de l’ultra-transformation. En effet, d’après le chercheur Anthony Fardet, le Nutri-score utilise des outils du monde ancien. En analysant les nutriments mis à part, le Nutri-score ne prend pas en compte la structure du produit transformé. Autrement dis, les industriels continuent les mêmes recettes, mais vont juste baisser le taux de sucre ou de sel.
Le danger de l’ultra-transformation
Depuis les années 80, l’apparition des produits transformés dans nos super-marchés, est devenu un fléau. Ces aliments industriels sont un ensemble d’ingrédients chimiques et d’additifs, accumulés pour obtenir une couleur et une goût qui plaît au plus grand nombre. Mais ces produits sont partout (on estime que cela représente 50% des produits de supermarchés) et sont évidemment très néfastes. Par exemple, les céréales pour enfants, ne sont pas aussi saines que ce que l’on pense. On estime qu’il y a plus d’additifs que de blé dans ces céréales. Mais on peut encore rajouter les sodas, les yaourts à boire qui, consommés au quotidien et en grande quantité, peuvent provoquer des déséquilibres alimentaires sérieux.
On s’est aperçu qu’entre 2000 et 2015 le nombre de diabétiques à doublé en France, passant de 1.8 million à 3.3 millions. Alors, oui ce Nutri-score séduit de plus en plus les entreprises, ce qui est une très bonne chose. Il traduit une volonté de renouer avec la confiance du consommateur. Cependant, la question est de savoir si c’est une volonté sincère des entreprises pour s’engager avec le consommateur, ou si c’est une solution pour mieux vendre un produit ultra-transformé.
Le Nutri-score a donc fait une entrée en scène controversée. Pourtant, cet indicateur de consommation a de l’avenir. À tel point que le France souhaite le rendre obligatoire. UFC-Que-Choisir a lancé une pétition pour l’installer au niveau européen.
En attendant que le Nutri-score soit 100% opérationnel et fiable, d’autres outils existent pour surveiller ce qui arrive dans nos assiettes : Yuka, QuelCosmetic, ou encore BuyOrNot.
Pour en savoir plus :
- Evolved Nutrition Label
Anthony Fardet : Chercheur et auteur du livre : ” Halte aux aliments transformés, mangeons vrai !” - Plus d’actualités Healthy, c’est par ici
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